vendredi 30 janvier 2009

Les "bienfaits" de l'Amérique

Au cours d'une histoire contemporaine plutôt chahutée, le Guatemala a connu deux présidents démocratiquement élus (Arevalo et Arbenz, 1945-1954), de gauche, qui ont tenté de mettre sur pied un programme social plus juste et une réforme agraire; cette dernière mettait en péril les bénéfices de la toute-puissante United Fruit... Les USA organisèrent une invasion du Guatemala à partir du Honduras, dirigée par des officiers guatémaltèques en exil, Arbenz fut renversé et la réforme agraire mise au placard.
Au nom de la liberté et de la lutte contre le communisme, les USA ont soutenu tous les régimes d'extrême-droite qui ont suivi, fournissant des armes, de l'argent, des formateurs militaires, et femant les yeux sur les tortures, exactions, assassinats et massacres, et cela jusqu'à la présidence de Clinton !
En 2006, le Guatemala ratifie l'ALEAC, un accord commercial de libre-échange entre les USA et l'Amérique centrale, supposé améliorer les conditions sociales; pourtant les problèmes de pauvreté ne font qu'augmenter, ainsi que ses corollaires, l'immigration et le trafic de drogue.
Le président actuel est un social-démocrate, après 50 ans de pouvoir de la droite; qui vivra verra.

mercredi 28 janvier 2009

Société machiste


Sûrement pas une découverte pour mes lecteurs avertis... Etre femme au Guatemala n'est pas vraiment enviable, surtout dans les classes pauvres. Confinées à la maison, souvent dans un grand dénuement, grossesses à répétition, victimes de violences domestiques, confrontées à l'alcoolisme; jeunes indiennes honteusement exploitées comme employées de maison, sans protection sociale... Ce tableau très noir est malheureusement véridique. Heureusement l'instruction est maintenant obligatoire (en principe) et le sort des Indiens commence à révolter les consciences. Mais le chemin est encore long.

Photo: tissage traditionnel par une Indienne quiché

Activité à soutenir, car on favorise l'emploi et la conservation d'un savoir-faire; ne pas trop marchander, quelques dollars peuvent faire la différence dans ces pauvres foyers...

Le syncrétisme religieux


Les Mayas ont continué à pratiquer leur religion au cours des siècles, et pour s'imposer, les missionnaires catholiques ont dû composer avec les rites chamaniques. Les principales divinités mayas se sont identifiées aux saints chrétiens. Ainsi San Simon (ou Maximom pour les Ladinos et Rilaj Maam pour les Indiens) semble être un amalgame entre les dieux mayas, le conquistador Alvarado et Judas Iscariote...

La religion catholique est majoritaire et le culte des saints florissant à l'origine de nombreuses fêtes. On note cependant une forte poussée des sectes évangéliques protestantes; pour y résister les prêtres catholiques insistent sur la justice sociale et la défense des droits de l'homme, ce qu'ils n'ont pas toujours fait en se rangeant souvent au cours de l'histoire du côté de l'élite dirigeante et en prêchant la résignation.
Photo: le fameux Maximon, qui ressemble plutôt à un fétiche; il reçoit de nombreuses offrandes, rhum, cigarettes, argent, objets divers; me fait penser aux offrandes de vodka dans les temples bouddhistes de Bouriatie !

dimanche 25 janvier 2009

Le problème indien (ébauche)


Environ 60 % de la population, descendants des Mayas vaincus par les Consquitadores. Sur la carte ci-jointe, les principaux groupes, différenciés par leurs dialectes, toujours parlés dans les communautés; un des problèmes est que ces populations ne se comprennent pas entre elles, et un autre qu'elles ne comprennent pas non plus l'espagnol, langue officielle du pays.

Les traditions anciennes ont été jalousement conservées, et opposées à une modernité jugée mauvaise; il en résulte analphabétisme et inadaptation à la société.

Les Indiens se situent à la dernière place dans la pyramide sociale; l'élite est Blanche, la classe moyenne constituée des Ladinos, métis descendants des premiers Espagnols et des indigènes.

Ils ont toujours été exploités, esclaves ou travailleurs mal payés dans les fincas. Trompés par les grands propriétaires (on pouvait leur faire signer des contrats qu'ils ne comprenaient pas), spoliés de leurs terres, maltraités comme domestiques, honteusement méprisés, considérés comme des sous-hommes. La conscience politique leur est venue tardivement, sous l'influence communiste; la guerilla, bien que durement réprimée, a lutté... 36 ans avant la signature d'accords de paix, en 1996, accords restés souvent lettres mortes.

Rigoberta Menchu


Peut-être une des citoyennes guatémaltèques les plus connues en Europe, lauréate du Prix Nobel de la paix en 1992.

Je me suis donc attelée à sa longue autobiographie, rédigée par Elisabeth Burgos sous sa dictée. Le style est parlé, rempli de répétitions, de digressions et parfois de contradictions. L'impression est celle d'une femme entre deux mondes, entre tradition et modernité, et d'une révoltée courageuse et obstinée contre l'injustice faite à son peuple, les Indiens mayas.

Car elle est Indienne Quiché, et a grandi comme toutes les filles de sa condition, dans un village des Hautes Terres, misérable et soumise au travail d'esclave dans les fincas (plantations) de café ou de canne à sucre.

Elle a rejoint la guerilla en lutte contre les différentes dictatures militaires des années 80, et oeuvré à la conscientisation des masses indiennes, peu instruites et exploitées; plusieurs membres de sa famille ont été torturés et assassinés; elle-même a fui la répression au Mexique. L'argent reçu pour le prix Nobel lui a permis de créer une fondation qui lutte pour différentes causes, notamment la défense des droits de l'homme.

Elle s'est présentée aux dernières élections présidentielles (2007) mais, à la surprise générale, n'a obtenu que 3% des voix...

Son livre est un témoignage passionnant (bien que confus) sur les années noires et surtout un document inestimable sur les coutumes mayas.

vendredi 23 janvier 2009

Les Mayas au British Museum


Escapade à Londres hier et visite de la "Mexican Room" au British Museum. A côté d'objets aztèques de toute beauté, une série de linteaux mayas de Yaxchilan. C'est une chose de voir ces linteaux en photo dans les livres et une autre de les voir en réalité. J'imagine que j'aurai un choc sur place. De toute beauté ! Précision, finesse, complexité des motifs, du grand art quand on sait que les Mayas ne disposaient pas d'outils métalliques, seulement d'outils de pierres... La fameuse scène d'automutilation que je vous présente dans un précédent message, la corde à noeuds qui passe dans la langue, se trouve là.

Veillant sur la porte, deux stèles géantes en provenance de Copan. Ouf, ce sont des copies, réalisées à partir des moulages de Maudslay, un explorateur anglais de la fin du 19ème siècle. Un travail de titan, nécessitant 4 tonnes de plâtre et 250 kilos de papier (il faisait des moulages en papier mâché). Même fausses, elles sont superbes.
Photo: un linteau représentant uns scène de victoire.

mercredi 21 janvier 2009

Contre la tyrannie


Cet autre livre d'Asturias, inspiré par le régime du dictateur Cabrera (1857-1924, président du Guatemala de 1898 à 1920), est une sombre description de tous les régimes dictatoriaux, et à ce titre intemporel et universel. Me fait penser à beaucoup d'égards au "Premier cercle" et au "Pavillon des Cancéreux" de Soljénytsine. Un livre très noir, hommage à toutes les victimes des dictatures d'Amérique latine, et - bien que ce soit abordé de façon secondaire - aux injustices dont furent (et sont encore) victimes ces êtres considérés comme des sous-hommes, les Indiens.

lundi 19 janvier 2009

L'indépendance


Le premier pays à se révolter contre l'Espagne est le Mexique, qui obtient son indépendance en 1821. L'Amérique centrale devient une fédération d'anciennes colonies distincte du Mexique, qui se maintient jusqu'en 1839, mais ne résiste pas à la poussée des différents nationalismes. L'Amérique centrale se découpe alors en une mosaïque d'états indépendants.

Au Guatemala les gouvernements se succèdent, libéraux ou conservateurs. Réformes insuffisantes, coups d'état à répétition, et main-mise sur le pays par les capitaux américains (la toute-puissante United Fruit). Histoire très troublée sur fond d'interventionisme américain, de guerilla de gauche, de violence et d'insécurité. La période la plus sombre se situe entre 1983 et 1985, lorsque le général Montt crée une milice chargée de démanteler la guérilla: 200000 Mayas seront massacrés et plus de 400 villages rasés.

Depuis 1985, le Guatemala connaît un gouvernement constitutionnel et des élections démocratiques; bien des crises encore jusqu'en 1996, date d'un accord avec la guerilla et fin de la guerre civile. Le président actuel est Alvaro Colom, de centre gauche.

Le quetzal

(jolie photo dans le message précédent) est l'oiseau emblème du Guatemala et aussi le nom de la monnaie locale ! Espérons que mes quetzals ne s'envolent pas, ivres de liberté, à tous vents...
http://www.baudelet.net/monnaies/quetzal-guatemala.htm
Lien: un panorama des différents billets...

dimanche 18 janvier 2009

Le nahual


Esprit protecteur, incarné dans un animal - un ange gardien en quelque sorte. Dès la naissance, l'enfant est consacré à un animal, qui le suivra dans ses actions et son destin toute sa vie, jusqu'à la mort. J'aime bien cette idée de l'animal qui meurt en même temps que nous...

Le Quetzal, ce superbe oiseau de toutes les couleurs, qui ne peut vivre en captivité, est évidemment le nahual des chefs. Asturias raconte la mort du chef Tecun-Uman, tué en combat singulier par Alvarado; "quand l'Indien fut transpercé par la lance du Conquistador, le quetzal se tut".

Cela se passait là où se trouve maintenant la ville de Quetzaltenango.

Miguel Angel Asturias


Le grand écrivain contemporain du Guatemala, prix Nobel de littérature en 1967. Journaliste, écrivain, homme politique, diplomate, une vie bien remplie entre son pays et l'Europe. (1899 - 1974)

J'ai abordé son oeuvre par "Légendes du Guatemala". Poétique et lyrique, raconté comme un songe visionnaire; profonde connaissance du fonds de légendes et des mythes fondateurs, enrichi par l'apport des religions chrétiennes; un métissage nature-magie-théologie, des volcans à l'arbre qui marche, de l'aigle captif aux caciques endormis en voyage.

Une oeuvre majeure, mais pas simple à lire pour un esprit cartésien comme le mien... Ai cependant beaucoup appris dans les notes !

Sur la couverture, le dieu de la mort dévorant un humain...

La colonisation


Le drame humain que vous connaissez... Les Indiens sont décimés par les combats, puis par les maladies et l'esclavage. Convertis de force au catholicisme, ils sont obligés de renoncer à leurs coutumes ancestrales. Autodafés (que de précieux documents perdus !), persécutions, travaux forcés. Les fonctionnaires espagnols ne sont guère tendres et les missionnaires non plus. Le seul à dénoncer les abus de ses compatriotes est Las Casas, évêque du Chiapas. Les révoltes indiennes sont nombreuses, mais toujours réprimées dans le sang. Malgré les tortures et les exécutions, les religions indiennes subsistent... jusqu'à nos jours !

Illustration: voilà comment on se déplaçait - jusqu'au début du vingtième siècle !!!

samedi 17 janvier 2009

La conquête


Les Espagnols sont arrivés en pays maya en 1523. Cortés, basé au Mexique, y delègue un de ses plus sanguinaires lieutenants, Pedro de Alvarado. Très efficace, ce dernier met en déroute la plupart des nombreuses tribus mayas, qui n'ont pas l'idée de s'unir. Terrifiés par les massacres, les Indiens se soumettent en masse, et Alvarado fonde sa capitale à l'emplacement de Ciudad Vieja (j'en reparlerai). La résistance continue au Chiapas, mais par pour longtemps. Quelques populations isolées dans les jungles impénétrables demeurent cependant insoumises. Il faudra deux siècles aux Espagnols pour pacifier complètement le pays maya.

Cosmogonie et panthéon maya


Là aussi c'est rudement compliqué ! Au début on représentait les forces naturelles - terre, ciel, pluie, soleil, mort, maïs, foudre - sous la forme de monstres hybrides ou de symboles; un panthéon de divinités hiérarchisées ne s'est formé qu'à la période post classique, sous l'influence mexicaine. Les monstres cosmiques accusent souvent des traits animaux: serpents, batraciens, jaguars. Les rois sont de véritables dieux, représentés comme centres de l'univers, entourés de monstres effrayants.
Illustration : le charmant dieu de la mort

vendredi 16 janvier 2009

L'astrologie maya


Vous allez rigoler... Jean-François, mon correspondant au Guatemala, approuve toutes mes infos sur ce blog et m'envoie mon signe astrologique, le 7 ajmaj, avec un lien à un site en espagnol; ce lien ne fonctionne pas, alors j'ai fait des recherches personnelles et j'ai trouvé ceci...


Je serais un faucon !
LA FEMME FAUCON
Du 7 février au 6 mars
CARACTERE Ce n’est pas une femme simple : c’est une personne spéciale qui ne fraye pas avec n’importe qui, et pour gagner son admiration il faut remplir un certain nombre de conditions. D’abord être quelqu’un d’intelligent et cultivé, ensuite être au courant de l’actualité politique, économique et internationale. La tête d’une femme faucon est un livre d’histoire, de géographie et d’astronomie, elle connaît chaque coin du monde et de la galaxie. On la définit plutôt par ses goûts et par ses aversions que par les traits de sa personnalité, car il n’y a pas deux faucons identiques.Elle a un talent particulier pour apprécier les œuvres d’art, et bien qu’elle n’aie pas spécialement de dons artistiques elle apprécie mieux que personne une belle partition ou un tableau. Pour la séduire le mieux est de l’inviter dans la meilleure galerie d’art de la ville (au risque de la voir tomber amoureuse du peintre exposé et s’enfuir avec lui). Son appartement est meublé de façon luxueuse et raffinée, avec toujours une touche de distinction particulière. La femme faucon cherche donc en général un mari qui puisse lui procurer le train de vie auquel elle aspire.


Je suis sûre que vous rigolez tous à ne pas pouvoir vous arrêter, sachant deux choses : 1/ que ce portrait est très ressemblant, bien qu'incomplet 2/ que je ne crois pas du tout à l'astrologie...


J'attends la réaction de Jean-François, car peut-être il a une autre version !

Ecriture maya



Z'avaient aussi inventé l'écriture... Le seul peuple du continent américain à l'avoir fait ! Leurs codex d'écorce étaient recouverts d'une couche de chaux sur laquelle le scribe pouvait peindre ou dessiner; malheureusement nous n'avons gardé que 4 codex; de façon assez rocambolesque, l'un d'entre eux a été retrouvé dans une corbeille à papier de la Bibliothèque Nationale de Paris ! Certaines inscriptions étaient sculptées (heureusement pour la conservation) et d'autres peintes sur les murs des constructions.


Cette écriture est restée longtemps mystérieuse, jusqu'à ce qu'on comprenne que les glyphes (dessins) étaient de deux sortes: les uns expriment des concepts et les autres des syllabes. Au XVIème siècle, un évêque voulut transcrire les signes mayas dans notre alphabet: mission impossible puisque cette écriture est syllabique
Pour les curieux:


http://classes.bnf.fr/dossiecr/sp-prec1.htm

Illustration: l'escalier hiéroglyphique de Copan; peut-être pas très clair sur la photo, mais les marches sont sculptées de 20 000 signes qui racontent l'histoire de Copan !!!

Arithmétique maya



En plus, c'était des forts en math...


Comme signes, ils utilisaient des points (=1), des barres (=5) et un coquillage (= 0) . Vous pouvez toujours vous amuser à indiquer votre âge de cette façon. En fait, pour lire (ou écrire) un nombre élevé, il faut être champion au jeu "Des chiffres et des lettres" ! Selon la disposition des signes, les Mayas parvenaient à jongler avec les chiffres et les dates ...Moi ils me donnent mal à la tête !
Pour les matheux curieux :


http://www.civilisations.ca/cmc/exhibitions/civil/maya/mmc05fra.shtml



Illustration : une page d'un des quatre codex conservés; des milliers d'autres ont été brûlés par les Espagnols...

Le calendrier maya


C'est pire encore que le calendrier éthiopien... N'attendez pas de moi une leçon en règle, et si vraiment vous voulez savoir, allez sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_maya !

Ce qui est important, c'est que les Mayas étaient obsédés par le temps, et qu'ils avaient mis au point un système complexe qu'on n'a pas compris tout de suite. L'an 1 de leur ère correspond à 3114 avt JC. D'après ce calendrier - qui servait aussi à prédire l'avenir - tout se terminera le 21 décembre 2012...

J'espère ne pas traumatiser mes lecteurs.

Illustration: une pierre calendaire

jeudi 15 janvier 2009

Supplices mayas


Voilà un sujet qui passionne Magali, qui voulait même en intégrer un dans un polar...
Sur ce bas-relief (Yaxchilan, Mexique), une corde à épines passe au travers de la langue de la sacrifiée.
L'autosacrifice était aussi important que le sacrifice d'autrui, et plus la personne avait un rang élevé, plus elle devait souffrir pendant le supplice, pour donner de la valeur au sang versé.
L'arrachement du coeur était le supplice le plus courant des prisonniers (les premiers Espagnols à se risquer en terre maya n'y ont pas échappé); mais aussi on criblait de flèches les condamnés attachés à des arbres, en veillant à ne pas les tuer trop rapidement, car un sacrifié qui souffre est plus apprécié par la terre sacrée.
Charmante société.

Appareils photos

Vous connaissez mes problèmes à répétition... Alors j'ai fait des achats ! 1/ un câble spécial (avec une sorte de moteur, suis nulle sur le plan technique) pour charger les batteries dans la voiture, sur l'allume-cigares 2/ un troisième appareil photos... Eh oui ! Benja m'avait conseillé de quitter la gamme Sony, pour utiliser des memory-cards moins chères; son maître achat était un Panasonic; je ne l'ai écouté que partiellement, parce que j'ai trouvé un Fuji de ce merveilleux vert pomme que j'aime, un look d'enfer; pas cher (dérisoire à côté de mes deux Sony, surtout le rouge), et cartes SD à 8 euros pour 4GB.
http://www.topachat.com/pages/detail2.php?cat=photovideo&rubrique=wn_pho_10m&ref=nu8616&origine=leguide
Sur ce lien, le voilà en bleu... mais je répète, le mien est d'un vert superbe ! Et tout petit... Je n'oserais quand même pas le scanner pour vous le montrer...

mercredi 14 janvier 2009

Chaud et froid

Courez vite sur le blog de Jérôme au pôle sud !
http://jejeaupolesud.skynetblogs.be
(aussi dans la liste de liens)

Avec Alix et Enak







Les héros de ma jeunesse... Eh oui, depuis un petit temps, ils ont stoppé leurs aventures pour se consacrer au voyage d'érudition, une démarche proche de la mienne en quelque sorte. Les voilà donc par delà les mers, chez les Mayas, tout éblouis par les pyramides rouges, bien différentes de celles d'Egypte qu'ils viennent de visiter. Car les Pyramides mayas étaient peintes de couleurs vives, surtout de rouge, couleur du sang des victimes dont la terre est friande. Seul témoin en bon état, la construction Rosalida, à Copan, protégée parce que enfouie intacte sous une autre construction.

Nos deux gamins sont le prétexte d'une visite archéologique en règle, super intéressante, avec de magnifiques reconstitutions en couleur. Franchement, si vous êtes intéressés mais n'avez pas envie de vous farcir de grosses briques, lisez Alix et Enak chez les Mayas, magnifique synthèse vivante et passionnante. Rien de tel que la BD.

Illustrations: les couvertures et la reconstitution du temple du Jaguar à Tikal.

Les mayas vus par National Geographic


D'aucuns se sont plaints que ce blog n'avançait pas assez vite... C'est que je rassemble toute ma documentation pour vous faire des synthèses intelligentes !

J'ai retrouvé dans mon bazar une cassette video National Geographic, achetée sur une brocante au prix de 0,10 centimes (oui ça vaut la peine parfois de faire les brocantes) : "Le royaume perdu des Mayas". Comme j'ai déjà lu beaucoup sur le sujet, voir défiler les sites sur les images, c'était un peu comme si je les connaissais déjà. Copan surtout, et Tikal. Reconstitution de certains supplices - celui qui consistait à percer le pénis du roi avec une arête de poisson, pour que son sang abreuve la terre sacrée - filmé avec discrétion. Et aussi partie de jeu de balle, pratiqué avec une lourde balle en caoutchouc, qu'on ne peut toucher ni avec les mains ni avec les pieds. Le perdant perdait aussi la vie. Pas sur la vidéo heureusement.

lundi 12 janvier 2009

Histoire abrégée des Mayas




Les Mayas apparaissent dès 2000 avant JC (les Amérindiens sont probablement venus d'Asie, à pied par le détroit de Behring); ils semblent avoir été influencés par les Olmèques, la plus ancienne civilisation précolombienne, active jusqu'au cinquième siècle avant notre ère. La construction de villes mayas débute vers 300 avant JC, pour atteindre son apogée à l'époque classique, entre 300 et 800 après JC. Les Mayas abandonnaient les sites pour en construire de nouveaux, probablement à chaque changement de monarque. Finalement le territoire correspondant plus ou moins au Guatemala actuel fut abandonné au profit du Mexique, où les cités connurent un essor plus tardif. Les archéologues attribuent cet effondrement dans les Basses Terres à plusieurs facteurs: surpopulation et dégradation des sols, guerres incessantes, dépenses excessives des élites et peut-être sécheresse et famines. A l'époque de la conquête, différents groupes mayas, en conflit perpétuel, subsistaient dans le pays; leur incapacité à s'unir et l'archaïsme de leur armement furent les principales causes de leur anéantissement par une poignée d'Espagnols.
Photos: tête olmèque et reconstitution de Copan

dimanche 11 janvier 2009

Découverte des Mayas




Comme vous le savez, les conquistadores ont anéanti ou réduit en esclavage les Indiens qui peuplaient ces régions, Aztèques ou Mayas, et détruit les villes qui leur résistaient, à la recherche d'or et d'autres métaux précieux. Les missionnaires qui ont suivi la conquête considéraient les croyances des autochtones comme expression du diable et ont converti de force les Indiens, détruisant tout symbole non chrétien. D'innombrables objets d'une valeur instimable ont disparu à tout jamais.


La grande civilisation maya avait connu un lent déclin jusqu'au 9ème-10ème siècle et les villes abandonnées étaient passées à l'état de ruines envahies par la végétation, au fond de jungles épaisses. La plupart furent redécouvertes par hasard.


Des fonctionnaires sans instruction pillèrent certains sites pour envoyer quelques "curiosités" exotiques aux rois d'Espagne Charles III et Charles IV. Il fallut l'arrivée d'aventuriers romantiques, tel le peintre Waldeck, qui "reconstitue" les vues des ruines en y ajoutant des personnages fictifs ou des scènes de genre (voir photo), pour éveiller l'intérêt du monde.


Le premier découvreur savant fut l'américain John Stephens, chargé d'affaires au nom de son pays, titre officiel qui lui donna une certaine liberté, accompagné d'un dessinateur anglais très consciencieux, Frederick Catherwood. A eux deux, ils vont explorer Copan, Quiriga (1839),Uxmal et Palenque (1840), défrichant, mesurant, copiant, dessinant, travaux décrits avec précision dans un livre à succès toujours disponible Incidents of travel in Central America. Stephens y racontait aussi avec humour leurs mésaventures dans un pays troublé par les luttes fratricides entre les conservateurs menés par Carrera et les libéraux de Morazan. Existe en français, deuxième photo. Je l'ai évidemment lu, avec passion.

samedi 10 janvier 2009

Le Guatemala, c'est où ?


Commençons sérieusement par un peu de géographie ! Le Guatemala est un état d'Amérique centrale, bordé au nord par le Mexique et le Belize, et au sud par le Honduras et le Salvador. A l'ouest l'océan Pacifique, à l'est l'Atlantique... Cette carte indique les grands sites mayas, notamment Tikal et Copan, situé au Honduras. Les Mayas n'avaient forcément aucune idée des frontières actuelles, et ils ont bâti leurs villes dans une aire qui englobe le Chiapas et le Yucatan au Mexique. Ce sera le but d'un autre voyage.
La capitale est Ciudad Guatemala; c'est là que j'atterrirai, venant de Madrid, avant de commencer mon périple. Beaucoup de vols font escale à Miami, ce que j'ai voulu éviter en choisissant Iberia: les Américains exagèrent vraiment les formalités.
La ville d'Antigua sera ma première étape; c'est une belle ville coloniale, ancienne capitale, abandonnée à la suite d'un ènième tremblement de terre en 1773, plus dévastateur que les autres.

jeudi 8 janvier 2009

Les Mayas au musée du quai Branly


J'ai été un peu déçue: peu d'objets en provenance du Guatemala. Les sites représentés sont surtout ceux du Chiapas au Mexique, et particulièrement Palenque.

Une video explique très clairement les secrets de l'écriture maya. Allez, je ne suis pas venue pour rien.

A la librairie, pas grand chose non plus, à part la mini-encyclopédie découvertes Gallimard. J'y ai découvert l'histoire du peintre Waldeck (1766-1875), qui vécut dans une cabane pour dessiner le site de Palenque à son aise... Mais Palenque est au Mexique, n'est-ce pas ! Il va falloir que je pense à y aller aussi...

mardi 6 janvier 2009

Comment placer son argent ?(sujet d'actualité)


Je ne résiste pas à vous recopier un passage de Huxley; notre voyageur fait étape dans un village perdu de la sierra mexicaine (il fait route à dos de mule vers Oaxaca, n'oubliez pas qu'on est en 1933); la température est glaciale, l'endroit absolument sans intérêt. Il est reçu par le notable du coin, qui lui demande combien il a payé le bateau pour venir d'Europe (une somme fabuleuse pour un Mexicain, même riche)

"Il écouta attentivement, puis, après un silence, il dit enfin:

- Je ne comprends pas comment vous avez eu l'idée de gastar su capital pour venir à San Pedro.

Il avait, je dois l'avouer, certaines excuses à ne pas comprendre. Le froid était polaire, nous allions passer une nuit très inconfortable et devoir nous lever, frissonnants, le lendemain matin à l'aube. Pourquoi dilapider ainsi son capital ? Cela pouvait, effectivement, paraître étrange. Mais quelle était l'alternative ? L'autre solution consistait à placer son argent en valeurs boursières. Dilapidation pour dilapidation, je préfère ma méthode."
Photo: cathédrale d'Oaxaca

Digression : les Dogons


Pour ceux qui ont regardé "Rendez-vous en terre inconnue", Edouard Baer au pays dogon (samedi sur la deux, et lundi sur France 2). Je sais, rien à voir avec le Guatemala, mais le pays dogon, où je suis allée deux fois, est cher à mon coeur. Et si je mets ce post dans mon blog Mali (voir sur le côté), personne ne le lira.
J'ai surtout revécu mon deuxième voyage avec Jérôme, l'accueil incomparable de la famille Témé à Yenduma Ato, la nuit sur le toit, l'amitié des deux Amadou, de Montagne, d'Albert, du docteur Yousouf... Emotion avec le témoignage d'Amegondo, qui n'a pas été à l'école - je croyais voir et entendre notre Amadou.
La falaise, les villages et leurs greniers, les grottes des Tellem, les champs d'oignons, les tabous, les danses des masques...Tout cela loin du tourisme qui se développe à Sangha et à Bandiagara. Comme à Yenduma.
Jérôme a eu le mot de la fin: "Tout cela, nous l'avons vécu, sans être des stars"

dimanche 4 janvier 2009

Commentaires et abonnés

D'aucuns se sont plaints de la difficulté de publier un commentaire dans mon blog Ethiopie, certains n'y sont même jamais parvenus !
Comme je m'améliore sur le plan technique - tout arrive - j'ai modifié les paramètres pour faciliter l'opération (uniquement dans ce nouveau blog); je vous invite à tenter un essai...
Certains d'entre vous - mes plus fidèles lecteurs - sont abonnés d'office (déjà dans le blog Ethiopie); j'ai ajouté une autre fonction: vous serez prévenu à chaque nouvelle publication de commentaire, ce qui est bien utile.
Les paramètres ne me permettent pas d'abonner d'office plus de 10 personnes... J'invite donc tous les autres lecteurs que ma prose amuse à grossir le nombre des abonnés (voir sous ma photo) !
J'ai affiché les liens de mes autres blogs: pour ceux qui auraient de la lecture en retard et ... des loisirs.
Mon fils Jérôme - le veinard - part bientôt en Antarctique: promis, je mettrai aussi un lien avec son blog.
Merci les enfants, les amis, merci de me lire avec tant d'indulgence: sans vous mes impressions tomberaient dans l'oubli.

A lire de toute urgence


Même si vous ne partez pas au Guatemala... Il y a bien longtemps que je n'ai lu un livre aussi intelligent ! Journal de voyage, donc, mais aussi analyse, combien pertinente, de la société, du tourisme, du colonialisme, du nationalisme, de l'esprit britannique, du paternalisme, de nos systèmes économiques et j'en passe. Description sans indulgence des sites et des gens. Et cela avec l'humour cynique et le style brillant qui caractérisent Huxley. Paru en 1934 et toujours actuel, pour ne pas dire visionnaire... (même si maintenant on sait que le paludisme est causé par un moustique). La civilisation maya fascine Huxley et il en retient des aspects inattendus. A lire, je ne saurais trop le dire.

En route pour de nouvelles aventures...

Je quitte l'Afrique pour l'Amérique latine... Après le Pérou (octobre 2004) et le Brésil (février 2005), je m'envole pour le Guatemala.
En espérant que vous suivrez mes nouvelles aventures et que vous posterez moult commentaires.
J'ai choisi mon vert préféré comme fond d'écran ! Vert comme la jungle que je vais explorer... A moi les aras rouges, les singes hurleurs, les toucans bavards et les tarentules velues... A moi les mystérieux vestiges mayas perdus dans la végétation luxuriante... A moi les marchés colorés et les baroques églises coloniales... A moi les volcans majestueux, les mangroves et les langoustes grillées...
Un bel aperçu romantique, n'est-il pas ?