Pour un nouvel horizon, c'est un nouvel horizon... Même le très british Ismaël n'en revient pas ! Né du rêve de trois familles d'anciens guerilleros en quête de réintégration, ce village modèle de 422 habitants surgit au bord de la route, entre Flores et Poptun, au centre d'une immense finca comprenant un lac, des pâtures et une forêt. Pour une fois les proprios de la finca ne sont pas une famille de riches Blancs exploitant les indigènes, mais une communauté fonctionnant sur des principes stricts d'égalité. Ceci dit Nuevo Horizonte comprend peu d'indigènes, surtout des Ladinos.
La première chose qu'on vous montre, c'est l'effigie de la Capitaine Maria, figure emblématique de la guerilla, au coeur de la fondation du village, et qui a voulu que ces cendres soient dispersées dans la forêt.
Et ce qui frappe d'emblée, ce sont les dessins muraux, didactiques et... anti-américains. Ce qui ne les empêche pas de mettre tout leur espoir en Obama.
Mon guide est Tono, responsable de la section "tourisme responsable", une activité gérée en commun, qui leur permet de recevoir des touristes (deux blocs de logements basiques très propres), de les sensibiliser à leur projet, et d'engranger quelques profits à réinvestir dans la finca. J'assiste à une conférence-projection où tout est expliqué en détail, la gestion commune, les projets agricoles et commerciaux, les principes qui les guident (notamment écologiques). Ce village vit en autarcie totale, produisant son électricité, se nourrissant de son agriculture, de son élevage et de sa pêche, autour d'écoles primaires et secondaires, et d'un dispensaire. Chaque famille vit dans une maison entourée d'arbres; pour les touristes et les bénévoles en stage, un sympathique restaurant communautaire où les tortillas sont garanties sans OGM.
Je n'ai jamais autant regretté de ne pas parler espagnol, même si je comprends de plus en plus; heureusement, deux travailleurs bénévoles (une Américaine, un Canadien) me servent de traducteurs...
Pour entendre parler Tono...
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